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Un militant total et acharné

Raphaël Assor, 79 ans, membre du Conseil Citoyen | par Michèle Stanton-Jean | photo Josette Bourque.

Il a 79 ans, mais à l’entendre parler de ses multiples projets, on lui en donnerait beaucoup moins ! Son enthousiasme, ses capacités d’organisateur, sa vision du rôle de la société civile et son amour de la culture ont marqué les différentes étapes de son parcours.

Né à Casablanca, au Maroc, où il a vécu jusqu’à l’âge de 20 ans, Raphaël Assor a ensuite étudié pendant quatre ans à l’École supérieure de commerce, à Toulouse. Attiré par le Canada, sa jeunesse et sa formation facilitant son acceptation rapide, il y émigre à 24 ans avec son épouse. Une fois installé à Montréal, il poursuit des études aux Hautes Études Commerciales (HEC), obtient son diplôme, puis un emploi au gouvernement du Québec où il travaillera de 1969 à 1974.

Raphaël ressent une appartenance très forte au Québec : « Je m’y suis toujours senti à ma place et j’aime ses valeurs. Les Québécois sont tolérants, ils ont un esprit de famille. Quand tu les aimes, ils t’aiment. Le Québec est pour moi un modèle d’immigration et d’intégration. » La francophonie est toutefois aussi très importante, car elle définit notre identité : « La francophonie, pour moi, c’est nous ! », s’exclame-t-il, ajoutant que nos liens avec l’Afrique, en particulier dans le domaine de la culture, doivent se développer.

Raphaël Assor, membre du Conseil citoyen du Réseau Résilience Aîné.es Montréal.

L’attrait des ONG et coopération internationale

Lorsqu’il travaillait au gouvernement du Québec, des ONG ont vite remarqué ses qualités d’organisateur et son intérêt pour la coopération internationale. Après quelques entrevues, l’organisme de coopération internationale SUCO lui a offert un poste. Il y demeurera huit ans. Raphaël est ensuite sollicité comme bénévole au Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et siège au conseil d’administration durant six ans. Les engagements vont alors s’enchaîner. Un comité de coordination des établissements publics juifs, le JPEC, le recrute, puis ce sont des commissions administratives du gouvernement québécois et même le conseil d’administration de l’hôpital Sainte-Justine.

En 2016, ses nombreuses expériences en organisation et en développement international sont remarquées encore une fois et, à la demande du gouvernement du Québec, il participe au Forum Social Mondial qui a lieu à Montréal et réunit 35 000 personnes. Cette expérience fut déterminante dans l’évolution de son militantisme. Elle vient renforcer ses convictions envers les capacités et l’importance de la société civile qui, selon lui, peut faire des miracles.

Culture et patrimoine

Comment ce militant acharné a-t-il atterri au Conseil citoyen du Réseau Résilience Aîné.es Montréal ? Pour lui, les personnes âgées sont une force montante qui va prendre de plus en plus d’importance et les objectifs du Réseau coïncidaient bien avec les siens.

Toujours plein de projets, il organise actuellement, avec la FADOQ, des journées de la culture et du patrimoine qui auront lieu en juin 2024 dans le quartier Côte-des-Neiges. « Ces journées nous permettront de capitaliser sur nos succès et, peut-être, de réussir à créer une fondation pour la Culture et l’Art, pour le bien- être des personnes âgées. »

Qu’est-ce qui inspire son engagement encore aujourd’hui ? Surtout le sentiment d’utilité et l’amitié : « Chez les personnes âgées, tout le monde a un talent qu’il faut continuer d’utiliser toute sa vie. Il faut aussi conserver ses amis qui nous donnent et à qui nous pouvons donner ! »

Comme le montre bien son histoire, le militantisme et la générosité font partie de son ADN. C’est sans doute pourquoi il se définit comme un militant acharné et qu’il termine sans prétention en riant: « J’espère que mon engagement continuera de fleurir ! »


Portrait de personnes aînées  engagées: Nous poursuivons notre série de courtes entrevues de citoyennes membres du Réseau résilience aînés de Montréal (RRAM) afin de faire connaître à quel point il est essentiel de combattre la perception teintée d’âgisme que nous avons souvent des personnes âgées et de comprendre la nécessité de les impliquer dans les prises de décisions qui les concernent.

Leur parcours de vie et leurs engagements illustreront la contribution essentielle qu’elles  apportent à notre société  dans différents milieux et de différentes façons.

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