Espoir pour la démence s’est donné pour mission la prévention, le diagnostic précoce et le traitement de la démence et d’autres troubles cognitifs. En 2019, l’organisme lance un programme d’apprentissage intergénérationnel avec un double objectif :  sensibiliser les jeunes à la démence et réduire les risques de démence chez la population vieillissante. En 2021, Camille Isaacs-Morell, qui vient de prendre sa retraite comme directrice générale de la Société Alzheimer de Montréal, se joint à Espoir pour la démence.  

Au printemps 2023, une fois les restrictions de la pandémie levées, le programme d’apprentissage redémarre avec le recrutement de 12 élèves de V^e Secondaire de l’école Saint-Laurent, de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. Une formation les familiarise avec leur rôle et les réalités qu’ils rencontreront, puis ils sont jumelés avec 12 personnes aînées de la Résidence Place St-Moritz. Le jumelage se fait selon les langues parlées, les préférences d’activité et les capacités des résidents.    

Afin de briser l’isolement des personnes aînées, les jeunes les initient à l’usage des tablettes (iPads) et de leurs applications. Elles pourront ainsi communiquer avec famille et amis – souvent au loin – ou se divertir grâce aux jeux-vidéos. Ce nouvel apprentissage est bien accueilli, car tout un monde devient alors accessible. Les visites donnent aussi lieu à d’autres activités : on joue aux cartes, fait de l’artisanat, prépare des boîtes pour les semences. Et, au fil du temps, on se raconte, de part et d’autre. Sortir de la routine, cela fait un bien immense. De vraies amitiés naissent et se poursuivront bien après la fin du programme. 

Les jeunes – aidants de demain – se familiarisent avec la réalité des personnes aînées dont certaines éprouvent des problèmes cognitifs. Pour plusieurs d’entre eux, elles deviennent des substituts de leurs grands-parents. Des immigrants renouent même avec leurs racines, comme ce jeune Philippin heureux de se lier d’amitié avec un aîné également philippin. 

Si les personnes aînées se racontent, les jeunes en font autant. Des conseils sont échangés : conseils des jeunes aux gens âgés pour mieux vivre le présent en apprivoisant la modernité et conseils des gens âgés pour assurer aux jeunes un meilleur avenir ! 

Les jeunes disent avoir beaucoup appris sur le vieillissement et sur la façon de communiquer avec les seniors. Quant à ces derniers, les visites des jeunes leur ont donné l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences. Cette participation active leur a donné le sentiment de faire encore partie de la collectivité, d’y contribuer. 

Les objectifs du programme d’apprentissage intergénérationnel ont été atteints. Il a permis d’atténuer les risques de démence en brisant l’isolement social et en stimulant l’activité physique et cognitive.  

Un rapprochement intergénérationnel bénéfique pour jeunes et vieux : bref, une belle façon de combler le fossé entre les générations !