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Une curieuse des autres

Portrait de Josette Bourque, 67 ans, membre du Conseil Citoyen | par Michèle Stanton-Jean.

Née à Montréal, sur la rue Christophe-Colomb en 1956, Josette Bourque se décrit comme ‘une fille du Plateau’ qui était alors un quartier de travailleur.euses  œuvrant dans plusieurs industries comme  la chocolaterie Cadbury ou  les Shops Angus. Josette fréquente l’école  Chamilly-de-Lorimier et ensuite la polyvalente Jeanne-Mance où elle est dans le conseil étudiant. « Je voulais changer des choses, j’étais curieuse, une bosseuse et une organisatrice! » Déjà amoureuse de la création, elle y organise la présentation de Jésus-Christ Superstar. Après un arrêt, durant lequel elle s’occupera de sa mère malade, elle poursuivra ensuite des études en cinéma au CÉGEP de Saint-Laurent. 

La mère de Josette  disait à Josette et  à sa sœur jumelle : « Les filles, faites vos vies avant de vous marier ». « Mes tantes étaient des femmes libres, célibataires, avec des amants ». Elles ont  peut-être contribué au  début de sa pensée féministe!

Hésitante sur ce qu’elle souhaitait faire, Josette choisit de devenir cuisinière dans une garderie, car elle sait bien cuisiner! Elle s’investit ensuite dans la Coop des  femmes ce qui lui permettra d’exprimer ouvertement  ce qu’elle savait être depuis longtemps: une lesbienne militante!

Elle décide ensuite de travailler dans le communautaire : « À l’époque  je me sentais en sécurité pour être visible ». Passée du centre de femmes à la défense du droit au logement, puis à un  regroupement en environnement et à du bénévolat en  popote roulante, et en travail sur la sécurité alimentaire, elle joint Interloge, (gestionnaire et développeur de logement communautaire).  Elle deviendra ensuite représentante d’Interloge au conseil d’administration de Mère avec Pouvoir, organisme qui aidait des jeunes mères, entre 18 et 25 ans, soucieuses de prendre en main leur destin, en leur fournissant logement, nourriture et accompagnement. 

Les années passent et, toujours soucieuse d’aider ses pairs, elle commence à s’intéresser aux problématiques des aînés. Donnant suite à des échanges avec Denise Veilleux au Réseau lesbiennes du Québec elle entend parler du Réseau résilience aînés de Montréal qu’elle décide de rejoindre. « Moi, dit-elle, je suis faite pour faire ouvrir les  oreilles des gens à entendre des choses qu’ils ne sont pas habitués  d’entendre. »  Je me suis aussi intéressée à l’alphabétisation, car mes parents étaient analphabètes, mais ils avaient quand même des choses à dire ». Écouter ceux qui n’ont pas toujours la chance d’exprimer leur pensée et de faire entendre leur voix  est important pour elle. 

Elle souhaite aussi qu’on trouve les moyens de rejoindre ceux qui sont déjà vieux, mais qui ne s’intéressent  pas aux questions du vieillissement jusqu’au moment où ils ont un problème et qu’ils doivent repérer  les ressources disponibles pour les aider. De plus, elle se préoccupe  de l’envahissement du numérique dans la vie des personnes non habiles avec l’ordinateur et souhaiterait qu’un bottin ‘papier’, énumérant toutes les ressources, leur soit accessible.

En somme, être curieuse des autres a été le moteur de sa réflexion et de son engagement. Son expertise en photographie, lui permet aussi de poursuivre son principal but: capter l’humanité et le regard  des humains qu’elle a dans son objectif.


Portrait de personnes aînées  engagées: Nous poursuivons notre série de courtes entrevues de citoyennes membres du Réseau résilience aînés de Montréal (RRAM) afin de faire connaître à quel point il est essentiel de combattre la perception teintée d’âgisme que nous avons souvent des personnes âgées et de comprendre la nécessité de les impliquer dans les prises de décisions qui les concernent.

Leur parcours de vie et leurs engagements illustreront la contribution essentielle qu’elles  apportent à notre société  dans différents milieux et de différentes façons.

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