Aller au contenu

Bienveillance, bientraitance… Comment s’y retrouver ?

par France Cardinal Remete, membre du Conseil citoyen du RRAM.

Des gestes empreints de délicatesse, de respect, qui contribuent au réconfort et sont prodigués de façon désintéressée relèvent de la bienveillance. Offrir en plus de l’écoute à quelqu’un et lui demander son avis avant d’intervenir pour l’aider relève plutôt de la bientraitance.

Cette dernière notion est si importante qu’en mars dernier, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec (MSSS) a consacré un cadre de référence à la bientraitance envers les personnes aînées (MSSS, 2023).

Le cadre expose notamment la nécessité de comprendre l’autre personne dans ce qu’elle vit et de la rejoindre dans le contexte où elle évolue. Ces actions de bientraitance doivent s’inscrire auprès de toutes les personnes aînées.

Cela peut paraître simple au premier abord, mais la réalité ne l’est pourtant pas toujours. Une étude menée par une équipe de recherche en travail social de l’Université Laval (Éthier et al, 2020) a ainsi fait ressortir les difficultés particulières des personnes proches-aidantes. Selon cette étude, la promotion de la bientraitance a alors pour but de faire en sorte que « proche aidance ne rime plus avec maltraitance ».

Car l’accompagnement comporte des défis. Les études qui décrivent la détresse et l’épuisement des personnes proches-aidantes sont nombreuses, alors que l’aide dont elles auraient besoin est souvent tenue pour acquise. Manque de valorisation de leur rôle, relations tendues : la dynamique aidant.e-aidé.e peut s’avérer cahoteuse.

Promouvoir la bientraitance auprès des personnes proches-aidantes, c’est donc s’assurer de soutenir non seulement les personnes qui reçoivent de l’aide, mais aussi celles qui en donnent. Pour ces dernières, cela peut se faire en joignant, par exemple, un réseau afin d’échanger et d’être accompagnées dans cette responsabilité pas toujours choisie.

Pourquoi est-il si important qu’une personne proche-aidante soit ainsi soutenue ? En ayant la possibilité de s’exprimer, elle pourra mieux développer sa résilience. Une réflexion sur soi en profondeur sera amorcée et elle apprendra à mieux communiquer ses propres attentes dans ce rôle difficile.

La personne aidante doit absolument avoir accès à du soutien et à des alliés pour identifier les meilleurs moyens d’accomplir son rôle, tout en se réservant des moments pour récupérer.

Identifier des moyens de refaire le plein d’énergie et de prendre soin de soi est donc une responsabilité que doivent assumer pleinement toutes les personnes proches-aidantes ! La bientraitance envers les personnes vulnérables dont nous prenons soin sous-entend d’en faire preuve d’abord envers soi-même, ne l’oublions pas. Car, comme le dit l’adage, prendre soin de soi permet de mieux prendre soin des autres…


Pour en savoir davantage :
MSSS, 2023. Favoriser la bientraitance envers toute personne aînée, dans tous les milieux et tous les contextes – Cadre de référence. Gouvernement du Québec.

Éthier, S. et al. 2020. Favoriser la bientraitance pour que proche aidance ne rime plus avec maltraitance. Intervention. No 151 : 33-46.

Verified by MonsterInsights